Tous les ans c’est la même histoire. Le retour des beaux jours appelle la formation de cabales contre petits kilos et autres grosses rondeurs sur lesquelles on s’assoit habituellement. La perspective du maillot de bain fait fleurir les reportages papier, tv, internet visant à encourager ou culpabiliser. Il faut se mettre au régime et perdre du poids. Le cinéma est, lui aussi, régulièrement taraudé par cette actualité saisonnière. Nous en faisons d’ailleurs les frais avec le dernier film de Charlotte De Turckheim : Mince alors !
A la carte ? Pas de carte ! Mince alors ! oblige à se rabattre sur le menu de groupe, parce c’est tellement mieux de (ne pas) manger ensemble.
Sous le prétexte d’un léger surpoids, Nina se voit offrir, par son mari, un mois de cure en groupe dans un centre d’amaigrissement. La jeune femme s’y rend bien malgré elle, déterminée à se plier au dictat de la minceur – celui de son entourage.
Ce film ne fait l’apologie ni de l’amaigrissement ni de la cure. Maigrir, ça n’est pas dans l’assiette, mais dans la tête ; une simple question de son propre rapport au corps, qui passe avant tout par son rapport aux autres. La preuve est ainsi faite avec Nina qui trouve le courage de devenir celle qu’elle devrait être, grâce à ses nouvelles amies.
De fait, Mince alors ! est un film de copines. Vous en aurez d'ailleurs vous-même besoin pour ne pas sombrer dans un pot de crème glacée au sortir du cinéma. Et pourtant, si vous êtes de ceux qui savent préserver des amitiés, vous épargnerez Mince alors ! à votre entourage.
Car Charlotte De Turckheim nous affame. Mince alors ! est un vrai film de régime dans le sens où la nourriture y est quasiment proscrite. Après nous avoir dégoûtés de choses trop grasses et trop sucrées pendant les premières minutes du film, on les transforme en tabou que l’on retrouve seulement de loin en loin dans la bouche des personnages. Les quelques aliments, échappés de la censure, apparaissent à l’écran sous leur forme la plus primaire qui soit : dans des emballages cartons et autres sachets plastiques. La cuisine, la vraie, elle, est totalement grimée, dans des plans trop gros, un éclairage trop terne et un montage approximatif qui donnerait presque la nausée. A défaut de réussir quoi que ce soit, Mince alors ! excelle dans la déglamourisation de ce que nous mangeons.
On pourrait regretter cet ascétisme forcé. Pourquoi vouloir, à tout prix, nous faire culpabiliser ? C'est que la clef de l'épanouissement ne se cache pas dans notre assiette. Le spectateur prévenu devra pourtant avoir soin de trouver un remontant, en cuisinant, mangeant, savourant... sainement !
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